Quelques chiffres
Les animaux d'élevages
Brebis et Chèvres
? 110 000 Brebis (85000 H.-C. et 25000 C.S.) pour 600 exploitants répartis surtout en zones littorales.
? 30 000 Chèvres (25000 H.-C. et 5000 C.S.)
? 95% des brebis sont laitières, 90% sont corses et 10% sardes.
? Production totale :
110 000 hl pour les brebis (surtout industrie).
65 000 hl pour les chèvres (fabrications fermières).
Brebis et Chèvres
? 110 000 Brebis (85000 H.-C. et 25000 C.S.) pour 600 exploitants répartis surtout en zones littorales.
? 30 000 Chèvres (25000 H.-C. et 5000 C.S.)
? 95% des brebis sont laitières, 90% sont corses et 10% sardes.
? Production totale :
110 000 hl pour les brebis (surtout industrie).
65 000 hl pour les chèvres (fabrications fermières).

La brebis corse
La brebis corse se caractérise par son petit format (poids vif 35 - 40 kg), ses qualités laitières, sa rusticité et son aptitude à la marche c'est donc un animal totalement façonné par son milieu.
La brebis laitière a, de tout temps, été un pilier de l'agriculture insulaire, même si comme beaucoup d'autres régions montagneuses, la Corse a payé un lourd tribu à l'exode rural et à la désertification.
Le nombre de brebis en Corse a donc amorcé un maximum en 1930, puis une chute vertigineuse, notamment dans les années 1960. Toutefois, depuis quelques années, la production a repris un nouveau souffle et le nombre de brebis est à nouveau en augmentation.
Cette évolution au cours du XX e siècle peut s'expliquer par deux faits marquants :
? L'installation des industriels laitiers de Roquefort en Corse à la fin du XIXe siècle, qui comptèrent jusqu?à 180 laiteries en 1922, et qui collectaient la quasi totalité de la production insulaire. Aujourd?hui, suite au désengagement partiel de Roquefort en Corse, ne subsiste plus qu'une seule unité en Haute Corse, qui concentre la collecte des 150 apporteurs, et transforme un peu moins du tiers de la production de l'île.
? A partir de 1960 la mise en valeur des zones littorales à des fins agricoles et touristiques a profondément perturbé un système pastoral très ancien, qui s'appuyait sur la pratique d'une double transhumance, I'automne et l'hiver dans les zones de bord de mer, vastes plaines marécageuses et désertes, infestées par la malaria, mais où la clémence des températures permettait une pousse continue de l'herbe. En mai - juin les bergers revenaient vers les zones d'altitude où les troupeaux restaient durant toute la période sèche.
Le pastoralisme est l'essence même de l?élevage ovin en Corse, et malgré la sédentarisation de plus en plus marquée des éleveurs, les pratiques ancestrales de sélection et de conduite des troupeaux demeurent encore vivaces.
La production laitière associée à l'errance non contrôlée des troupeaux tant l'hiver en plaine que l?été en montagne, avait conduit les éleveurs à sélectionner les brebis sur de multiples critères :
? Pour choisir les mères à béliers ou à agnelles, la sélection se faisait sur l'estimation de production des deux premières lactations. Une fois l?animal sélectionné et repéré, il conservait, toute sa vie durant cette qualification. La longévité étant un caractère de rusticité, il n'est pas rare encore aujourd'hui de voir des brebis à potentiel exceptionnel présenter 10 à 12 lactations contrôlées, et un nombre de filles dans l?élevage proportionnel à leur âge " canonique ".
? Critère morphologique important la conformation de la mamelle devait concilier à la fois facilité de traite et présenter une attache suffisamment haute pour être protégée sur les longs parcours en zones accidentées.
D'autres critères étaient plutôt liés au comportement social des animaux (grégarité et docilité), ce qui amenait les bergers à conserver des lignées de brebis très spécifiques. Aujourd'hui encore, grâce à la couleur très variée des toisons qui permet une bonne identification des brebis, le concept de souche ou de lignée est encore très largement répandu.
Une alimentation quelquefois insuffisante et l'utilisation exclusive du plein air ou l'instinct maternel était souvent le seul rempart face aux prédateurs, favorisait la recherche d'une prolificité minimum, voir le sacrifice systématique d'un des agneaux né d'une portée double.
Le pastoralisme en Corse n?a jamais justifié, vu sa spécificité, de recours à l'utilisation de chiens de travail. Il a par contre induit l'utilisation d'animaux " guides ", des béliers castrés en général. Leur rôle principal, outre celui de porter la cloche qui permet de repérer le troupeau, était de guider celui-ci vers la montagne ou vers la mer lors des deux transhumances, mais aussi sur les circuits de pâturages définis à l?origine par le berger et que les castrés reproduisaient ensuite, années après années.
Aujourd'hui encore le système ovin dominant demeure extensif ou semi extensif, et l'utilisation de ressources fourragères extérieures à l'exploitation (montagnes, vignes, vergers d?agrumes, parcours et friches), justifie la continuité de ces pratiques.
L'utilisation du plein air reste encore la règle générale, même pour les élevages de montagne, désormais sédentaires, qui utilisent des bergerie uniquement en période hivernale pour abriter les brebis la nuit.
Depuis quelques années et bien que les problèmes liés à la maîtrise du foncier restent souvent insolubles, la sédentarisation des éleveurs s'est accentuée. Avec elle, le recours à l'utilisation du matériel agricole s'est affirmé, sans que les pratiques pastorales soient totalement abandonnées. L?équilibre financier des éleveurs s?en est pourtant trouvé largement fragilisé, et les critères écologiques de production se sont donc modifiés.
Les moyens techniques désormais utilisés pour sélectionner les brebis sont le contrôle laitier et l?insémination artificielle, qui pallient à certaines insuffisances du système traditionnel (indexation, contrôle de paternité, testage des béliers...), mais leur utilisation se fait dans le cadre d'une réflexion plus générale, qui veut qu'en Corse et compte tenu des systèmes d?élevage (plein air) pâturage dominant, traite manuelle, transformation fermière,...) l?augmentation de la production laitière individuelle ne peut pas être le seul et unique critère de sélection de la race corse, comme la génétique ne peut pas être la seule voie d?amélioration des performances.
D'après Pâtre octobre 1997
UPRA BREBIS CORSE
Domaine de Casabianda
20270 ALERIA
Tel/Fax 04.95.57.10.91
La brebis laitière a, de tout temps, été un pilier de l'agriculture insulaire, même si comme beaucoup d'autres régions montagneuses, la Corse a payé un lourd tribu à l'exode rural et à la désertification.
Le nombre de brebis en Corse a donc amorcé un maximum en 1930, puis une chute vertigineuse, notamment dans les années 1960. Toutefois, depuis quelques années, la production a repris un nouveau souffle et le nombre de brebis est à nouveau en augmentation.
Cette évolution au cours du XX e siècle peut s'expliquer par deux faits marquants :
? L'installation des industriels laitiers de Roquefort en Corse à la fin du XIXe siècle, qui comptèrent jusqu?à 180 laiteries en 1922, et qui collectaient la quasi totalité de la production insulaire. Aujourd?hui, suite au désengagement partiel de Roquefort en Corse, ne subsiste plus qu'une seule unité en Haute Corse, qui concentre la collecte des 150 apporteurs, et transforme un peu moins du tiers de la production de l'île.
? A partir de 1960 la mise en valeur des zones littorales à des fins agricoles et touristiques a profondément perturbé un système pastoral très ancien, qui s'appuyait sur la pratique d'une double transhumance, I'automne et l'hiver dans les zones de bord de mer, vastes plaines marécageuses et désertes, infestées par la malaria, mais où la clémence des températures permettait une pousse continue de l'herbe. En mai - juin les bergers revenaient vers les zones d'altitude où les troupeaux restaient durant toute la période sèche.
Le pastoralisme est l'essence même de l?élevage ovin en Corse, et malgré la sédentarisation de plus en plus marquée des éleveurs, les pratiques ancestrales de sélection et de conduite des troupeaux demeurent encore vivaces.
La production laitière associée à l'errance non contrôlée des troupeaux tant l'hiver en plaine que l?été en montagne, avait conduit les éleveurs à sélectionner les brebis sur de multiples critères :
? Pour choisir les mères à béliers ou à agnelles, la sélection se faisait sur l'estimation de production des deux premières lactations. Une fois l?animal sélectionné et repéré, il conservait, toute sa vie durant cette qualification. La longévité étant un caractère de rusticité, il n'est pas rare encore aujourd'hui de voir des brebis à potentiel exceptionnel présenter 10 à 12 lactations contrôlées, et un nombre de filles dans l?élevage proportionnel à leur âge " canonique ".
? Critère morphologique important la conformation de la mamelle devait concilier à la fois facilité de traite et présenter une attache suffisamment haute pour être protégée sur les longs parcours en zones accidentées.
D'autres critères étaient plutôt liés au comportement social des animaux (grégarité et docilité), ce qui amenait les bergers à conserver des lignées de brebis très spécifiques. Aujourd'hui encore, grâce à la couleur très variée des toisons qui permet une bonne identification des brebis, le concept de souche ou de lignée est encore très largement répandu.
Une alimentation quelquefois insuffisante et l'utilisation exclusive du plein air ou l'instinct maternel était souvent le seul rempart face aux prédateurs, favorisait la recherche d'une prolificité minimum, voir le sacrifice systématique d'un des agneaux né d'une portée double.
Le pastoralisme en Corse n?a jamais justifié, vu sa spécificité, de recours à l'utilisation de chiens de travail. Il a par contre induit l'utilisation d'animaux " guides ", des béliers castrés en général. Leur rôle principal, outre celui de porter la cloche qui permet de repérer le troupeau, était de guider celui-ci vers la montagne ou vers la mer lors des deux transhumances, mais aussi sur les circuits de pâturages définis à l?origine par le berger et que les castrés reproduisaient ensuite, années après années.
Aujourd'hui encore le système ovin dominant demeure extensif ou semi extensif, et l'utilisation de ressources fourragères extérieures à l'exploitation (montagnes, vignes, vergers d?agrumes, parcours et friches), justifie la continuité de ces pratiques.
L'utilisation du plein air reste encore la règle générale, même pour les élevages de montagne, désormais sédentaires, qui utilisent des bergerie uniquement en période hivernale pour abriter les brebis la nuit.
Depuis quelques années et bien que les problèmes liés à la maîtrise du foncier restent souvent insolubles, la sédentarisation des éleveurs s'est accentuée. Avec elle, le recours à l'utilisation du matériel agricole s'est affirmé, sans que les pratiques pastorales soient totalement abandonnées. L?équilibre financier des éleveurs s?en est pourtant trouvé largement fragilisé, et les critères écologiques de production se sont donc modifiés.
Les moyens techniques désormais utilisés pour sélectionner les brebis sont le contrôle laitier et l?insémination artificielle, qui pallient à certaines insuffisances du système traditionnel (indexation, contrôle de paternité, testage des béliers...), mais leur utilisation se fait dans le cadre d'une réflexion plus générale, qui veut qu'en Corse et compte tenu des systèmes d?élevage (plein air) pâturage dominant, traite manuelle, transformation fermière,...) l?augmentation de la production laitière individuelle ne peut pas être le seul et unique critère de sélection de la race corse, comme la génétique ne peut pas être la seule voie d?amélioration des performances.
D'après Pâtre octobre 1997
UPRA BREBIS CORSE
Domaine de Casabianda
20270 ALERIA
Tel/Fax 04.95.57.10.91
La chèvre corse
L'origine de la chèvre Corse est encore mal connue ; on pense qu'elle a été introduite dans l'île lors des premières vagues de peuplements humains et qu'elle se rattache aux populations caprines traditionnelles du pourtour méditerranéen. Ce qui semble sûr, c'est que sa présence dans l'île, est très ancienne puisque les premiers vestiges osseux formellement identifiés datent du VIème millénaire av. J.C.
La population caprine corse actuelle est à 90 % représentée par la race locale.
L'animal est de format moyen : autour de 45 kg et 63 cm de hauteur au garrot pour les femelles adultes. Les cornes (98% de la population) sont du type ibex, les oreilles, de taille normales, sont dressées. La barbiche est pratiquement présente sur tous les individus, alors que les pampilles ne concernent, en moyenne, que 60% des animaux.
Le poil est très long et la robe est extrêmement variée. Si la longueur du poil, la présence de barbiche et la tonicité des oreilles sont des caractères quasiment fixés dans la population caprine insulaire, celle-ci présente un polymorphisme remarquable pour ce qui concerne les patrons de coloration et la pigmentation du poil.
En dehors de son intérêt purement génétique, qu'il convient d'ailleurs d'approfondir, cette variabilité? est révélatrice des pratiques d'élevage. Si l'on considère habituellement qu'elle est caractéristique de populations traditionnelles ayant peu (ou pas) évolué et donc fort proches du peuplement caprin ancien il faut également insister sur l'importance que revêt le polymorphisme des animaux dans la conduite des troupeaux extensifs.
Le cycle de production démarre à l?automne car l?animal présente une bonne aptitude au désaisonnement sexuel. L?activité ovarienne est d?ailleurs significative en janvier, février, juin, juillet, septembre et octobre.
La chèvre donne, sur une durée de 210 jours de traite, en moyenne 180kg de lait dont les taux butyreux et protéique sont respectivement de 4,8% et 3,5%.
I. Le cheptel insulaire
Sur la période d'un siècle (1892-1988) le cheptel caprin a diminué de 87%, soit une perte moyenne de 2000 chèvres/an. Les années noires semblent se situer dans la décennie 1954-1965 où 111 000 chèvres (75% du cheptel) ont disparu.
L?effectif insulaire se situe entre 25 et 30.000 têtes. Deux enquêtes INRA, conduites avec des méthodes d'investigations différentes, permettent d'avancer une estimation plausible de 26000 femelles traitées en 1990
Description des élevages
Les élevages caprins corses présentent une variabilité de conduite zootechnique et de résultats économiques. Cependant, sous cette diversité, ressortent des traits communs caractérisant un système régional d'élevage caprin :
? le rôle important du maquis comme support d'alimentation,
? l'emploi quasi exclusif de la race locale (90% des effectifs),
? une production mixte: chevreaux de lait et fromages fermiers de types assez homogènes,
? une conduite du cycle de reproduction relativement uniforme imposée par le marché? du cabri qui offre des prix élevés pendant les fêtes de fin d'année,
? une conduite de "type pastoral" du troupeau,
? un savoir-faire à travers pratiques et processus de décision, dans la conduite des animaux et la technologie fromagère.
Chaque élevage possède son territoire pastoral, généralement vaste (300 à 500 ha), aux limites plus ou moins définies. Les chèvres parcourent en moyenne 7 à 10 km par jour sous une surveillance peu contraignante et ingèrent, en moyenne 2,5 kg de matière verte.
Répartition géographique
Si, par le passé, certaines vallées se distinguaient par l'importance de leur cheptel (Ascu, Niolu...), il n'en est pratiquement plus de même aujourd'hui puisque l'élevage caprin est quasiment réparti dans toutes les micro-régions de l'île. Cependant 6 régions se partagent plus de 50% des effectifs : l'importance de l'activité caprine s'explique surtout par le fait que ces régions sont soit d'anciennes zones de transhumance hivernale (Cap Corse, Balagne) où les troupeaux se sont sédentarisés à la suite notamment d'une régression des cultures, soit des régions qui ont toujours manifesté une vie pastorale intense axée autour des brebis et des chèvres (Corté et son arrondissement).
Des deux départements, c'est celui de la Haute-Corse qui a toujours dominé d'un point de vue des effectifs (74% du cheptel en 1990) .
Les systèmes d'élevage
L'élevage actuel est typiquement méditerranéen et très proche de ceux décrits dans d'autres régions comparables : Sardaigne, Maroc, Italie du Sud.
Une race locale, des parcours arbustifs exploités quasiment toute l'année et des pâturages d'altitude localisés dans des massifs très accidentés (Asco, Cinto, Cardo), de gros troupeaux (supérieurs à 120 têtes en moyenne) avec une production mixte lait-viande (cabris uniquement) et une fabrication fermière de fromages dont la durée d'affinage est variable, enfin, une conduite globale d'élevage de type pastoral, basée sur des pratiques de travail relevant d'un savoir ancestral et d'un mode de vie particulier; telles sont les caractéristiques principales de l'élevage caprin Corse
La population caprine corse actuelle est à 90 % représentée par la race locale.
L'animal est de format moyen : autour de 45 kg et 63 cm de hauteur au garrot pour les femelles adultes. Les cornes (98% de la population) sont du type ibex, les oreilles, de taille normales, sont dressées. La barbiche est pratiquement présente sur tous les individus, alors que les pampilles ne concernent, en moyenne, que 60% des animaux.
Le poil est très long et la robe est extrêmement variée. Si la longueur du poil, la présence de barbiche et la tonicité des oreilles sont des caractères quasiment fixés dans la population caprine insulaire, celle-ci présente un polymorphisme remarquable pour ce qui concerne les patrons de coloration et la pigmentation du poil.
En dehors de son intérêt purement génétique, qu'il convient d'ailleurs d'approfondir, cette variabilité? est révélatrice des pratiques d'élevage. Si l'on considère habituellement qu'elle est caractéristique de populations traditionnelles ayant peu (ou pas) évolué et donc fort proches du peuplement caprin ancien il faut également insister sur l'importance que revêt le polymorphisme des animaux dans la conduite des troupeaux extensifs.
Le cycle de production démarre à l?automne car l?animal présente une bonne aptitude au désaisonnement sexuel. L?activité ovarienne est d?ailleurs significative en janvier, février, juin, juillet, septembre et octobre.
La chèvre donne, sur une durée de 210 jours de traite, en moyenne 180kg de lait dont les taux butyreux et protéique sont respectivement de 4,8% et 3,5%.
I. Le cheptel insulaire
Sur la période d'un siècle (1892-1988) le cheptel caprin a diminué de 87%, soit une perte moyenne de 2000 chèvres/an. Les années noires semblent se situer dans la décennie 1954-1965 où 111 000 chèvres (75% du cheptel) ont disparu.
L?effectif insulaire se situe entre 25 et 30.000 têtes. Deux enquêtes INRA, conduites avec des méthodes d'investigations différentes, permettent d'avancer une estimation plausible de 26000 femelles traitées en 1990
Description des élevages
Les élevages caprins corses présentent une variabilité de conduite zootechnique et de résultats économiques. Cependant, sous cette diversité, ressortent des traits communs caractérisant un système régional d'élevage caprin :
? le rôle important du maquis comme support d'alimentation,
? l'emploi quasi exclusif de la race locale (90% des effectifs),
? une production mixte: chevreaux de lait et fromages fermiers de types assez homogènes,
? une conduite du cycle de reproduction relativement uniforme imposée par le marché? du cabri qui offre des prix élevés pendant les fêtes de fin d'année,
? une conduite de "type pastoral" du troupeau,
? un savoir-faire à travers pratiques et processus de décision, dans la conduite des animaux et la technologie fromagère.
Chaque élevage possède son territoire pastoral, généralement vaste (300 à 500 ha), aux limites plus ou moins définies. Les chèvres parcourent en moyenne 7 à 10 km par jour sous une surveillance peu contraignante et ingèrent, en moyenne 2,5 kg de matière verte.
Répartition géographique
Si, par le passé, certaines vallées se distinguaient par l'importance de leur cheptel (Ascu, Niolu...), il n'en est pratiquement plus de même aujourd'hui puisque l'élevage caprin est quasiment réparti dans toutes les micro-régions de l'île. Cependant 6 régions se partagent plus de 50% des effectifs : l'importance de l'activité caprine s'explique surtout par le fait que ces régions sont soit d'anciennes zones de transhumance hivernale (Cap Corse, Balagne) où les troupeaux se sont sédentarisés à la suite notamment d'une régression des cultures, soit des régions qui ont toujours manifesté une vie pastorale intense axée autour des brebis et des chèvres (Corté et son arrondissement).
Des deux départements, c'est celui de la Haute-Corse qui a toujours dominé d'un point de vue des effectifs (74% du cheptel en 1990) .
Les systèmes d'élevage
L'élevage actuel est typiquement méditerranéen et très proche de ceux décrits dans d'autres régions comparables : Sardaigne, Maroc, Italie du Sud.
Une race locale, des parcours arbustifs exploités quasiment toute l'année et des pâturages d'altitude localisés dans des massifs très accidentés (Asco, Cinto, Cardo), de gros troupeaux (supérieurs à 120 têtes en moyenne) avec une production mixte lait-viande (cabris uniquement) et une fabrication fermière de fromages dont la durée d'affinage est variable, enfin, une conduite globale d'élevage de type pastoral, basée sur des pratiques de travail relevant d'un savoir ancestral et d'un mode de vie particulier; telles sont les caractéristiques principales de l'élevage caprin Corse